Portrait : Christophe

[david]

Quelle est, en ce moment, votre actualité professionnelle ?

Je poursuis ma tournée avec mon neuvième album, « Aimer ce que nous sommes », et bien sûr les titres que le public a toujours aimés. Entre deux dates, je me suis rendu à Marseille pour La Fiesta des Suds. À chaque concert, je m’aperçois qu’il y a des résonances de générations qui me donnent envie de continuer.

Quel lien avez-vous avec la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ?

Vous y habitez ou vous venez régulièrement ? J’ai vécu à Antibes, sur les remparts, et à Gardanne, près de Marseille, à la fin des années 70. Cette région, c’est un peu de ma jeunesse avec mes premiers départs de Paris à 15 ans, pour jouer dans les bars de Sainte-Maxime, de Juan-les-Pins. Et puis le bateau, les amis, les bonnes bouffes… J’ai fait plein de trucs ici !

Y a-t-il un lieu qui vous inspire particulièrement dans notre région ?

J’aime tous ces coins où je prends le temps de vivre, de m’asseoir sur le banc de la place du village, sous le platane, à la fraîche. Je pense à Goult récemment, Ansouis ou Villedieu, pour le côté terrien, et Antibes pour la mer.

Que faites-vous lorsque vous êtes dans notre région ?

Mon passe-temps, c’est l’imprévu. Celui qui permet de rentrer chaque instant dans une nouvelle histoire. Je joue à la pétanque aussi. Les boules représentent le silence et l’oubli de moi.

Y a-t-il un événement culturel, festif ou sportif qui vous fait vibrer ici ?

Oui, le festival de Cannes avec les acteurs, les voyeurs, les gens qui se la jouent. C’est ce film-là qui devrait avoir la palme. J’ai eu la chance de monter les marches pour un rôle dans un film de Xavier Giannoli, « Quand j’étais chanteur ». J’ai fait la star avec des filles extraordinaires. Une oeuvre d’art !

Votre plat régional préféré ?

Je suis un mangeur de tomates à l’huile d’olive, de calamars à l’ail ou encore de pâtes au pistou. Et j’ai un charcutier à Goult, Monsieur Aubert, qui fait la meilleure andouillette du monde. On n’a pas l’impression qu’on mange un truc pareil tellement c’est divin.

Quelle est votre plus belle réussite ?

Mon enfant. J’ai beaucoup vécu sans en avoir l’air, en vagabond, père un peu bizarre avec un amour tellement fort qu’il en devient accaparant. Votre dernière grande émotion ? La disparition d’Alain Bashung. J’attendais dans mon coin qu’il se rétablisse et puis voilà…

Et votre plus belle rencontre ?

Carmine Appice, du groupe Vanilla Fudge, m’a toujours fait rêver et je l’ai eu sur mon album. Il y a aussi Lou Reed avec qui j’ai beaucoup de feeling.

Quel recul avez-vous sur votre vie d’artiste ?

Je suis ma route, sur laquelle il m’arrive de sortir des albums. Je n’ai pas de carrière, j’ai fait des arrêts quand j’ai voulu. Je vais d’inconnu en inconnu en attendant qu’une alchimie de paramètres me déclenche des émotions.

Christophe est en concert le vendredi 29 janvier 2010 au Casino des Palmiers à Hyères et le samedi 30 janvier au théâtre Georges Galli à Sanary.

- Propos recueillis par Grégory Martin-Aude