Christophe au festial Mythos de Rennes.

[david]

Il y a ceux qui, voilà trente ans, ont dansé le slow sur ses premiers tubes. Et d'autres, comme ce jeune bénévole du festival rennais, qui l'ont découvert hier après-midi, pendant les balances. Ceux-là même qui ont trouvé place, dans un Magic Mirror bien rempli, sans savoir vraiment à quoi s'en tenir. Tous attendaient, avec une curiosité non dissimulée, la montée sur scène de Christophe.


Il est entré dans la lumière du Cabaret botanique vers 22 h 30. Sous des applaudissements sincères et fournis, simplement accompagné de quelques accords de piano. En quelques instants, sa voix claire s'est élèvée et a empli l'espace. « Merci d'être là », glisse-t-il, sobrement, à l'issue de son premier titre. Par sa présence, singulière et charismatique, le chanteur dandy embarque les spectateurs dans son univers acoustique. Une douce mélodie, comme une tranche de vie, où les sentiments se dévoilent à chaque note.

Derrière ses lunettes teintées, Christophe chante l'amour avec pudeur et sensualité. Joue avec les mots, sans subterfuge ni artifice. Bercé par le duo guitare-piano, le public acquiesce des yeux et encourage des mains. Au diapason de l'artiste qui lui renvoie un baiser, en toute complicité. En toute simplicité.


Avec ce nouvel album, Aimer ce que nous sommes, on est bien loin de l'image du crooner qui l'a fait connaître. Et quand, vers 23 h, les premières notes des Marionnettes se font entendre, l'osmose s'amplifie. Et les spectateurs, subjugués, ne perdent pas une miette du festival du Monsieur, étrangement beau et énigmatiquement bizarre.


Rose-Marie DUGUEN

Ouest-France