Christophe: «La musique, il faut que ce soit grandiose»

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Christophe: «La musique, il faut que ce soit grandiose»

Publié le 13/03/2016 à 05:59

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Thierry Bordas  
                                  

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Christophe sortira son 13e album studio, «Les vestiges du chaos», une réussite flamboyante, le 8 avril. Et le «beau bizarre» sera en concert au Bikini de Ramonville, en Haute-Garonne, le 16 juin. Confidences à domicile.

L'appartement de Christophe, quartier Montparnasse, à Paris, recèle toujours de nouveaux trésors. Notre crooner national adore chiner : des instruments, bien sûr, mais aussi des objets publicitaires, des vieux transistors, des photographies. Trois femmes nues, esthètes ou offertes, trônent ainsi sur le piano à queue, à proximité de livres d'art vaguement empilés, de Bosch à Basquiat. C'est ici que Christophe a imaginé son nouvel album, «Les vestiges du chaos», qui sort le 8 avril. On entend en avant-première un morceau très tendre, nappé de synthés, qui raconte l'adolescence de l'artiste, et un autre, aux antipodes, qui bondit sur des rythmes electros obsédants. Deux jeunes musiciens discutent avec le «Beau bizarre», qui provoque un feu nourri de propositions. L'échange se fait autour d'une très bonne bouteille de champagne. Christophe résume sa philosophie : «Faut que cela soit grandiose».
Quel souvenir avez-vous de votre dernière tournée, passée par Toulouse, en janvier 2014 ?
Je ne fais pas de tournées, je ne fais que des concerts. Comment c'était Toulouse ? Difficile à dire. Je ne suis pas concentré sur l'entrée d'un concert mais sur mon arrivée dans une ville. J'y passe deux jours, je me balade la nuit. Un concert, c'est une visite. Mais je ne m'en souviens jamais.
On avait ressenti quelque chose de très fort avec le public…
Il y a des villes comme ça : Genève, le public est terrible, Lyon, Toulouse aussi, c'est très important pour plein de choses. Toulouse, c'est la ville de Nougaro. Sur cette fameuse place du Capitole, j'suis allé manger un petit dessert la dernière fois que j'y suis passé.
Prenez-vous le temps ?
L'important, c'est l'arrivée, pour être le mieux possible ; ne pas être crevé, proposer un bon concert. Je fais les choses tranquillement. Je ne viens jamais dans la salle avant 17 heures, ce qui me laisse le temps… Souvent je vais voir des magasins d'instruments ou de pianos. Dans les grandes villes, je vais un peu chiner. Là, j'ai acheté un piano, à Aix-en-Provence, et j'en ai vendu un. Celui-là, c'est peut-être Julien Doré qui va me l'acheter. Mais Julien, il est dur ! C'est mon pote.
Sur le piano, il y a des photos de nus. C'est inspirant ?
Je change souvent les photos. C'est aléatoire, instinctif. C'est l'inconnu : j'attrape un truc dans un magazine, par exemple, si c'est une photo de qualité. J'aime embellir le piano. Et c'est toujours des filles.
La beauté féminine est une constante…
Il n'y a que ça qui m'inspire même si je dois dévier de la relation amoureuse pour aller vers quelque chose de plus original. J'essaye de conjuguer cela avec la vie dehors, quand il ne fait pas un temps pourri comme souvent à Paris.
Dans votre spectacle en solo il y avait des interludes très drôles…
Je disais n'importe quoi, tout ce qui me passait par la tête ! Cela dépendait des soirs et des gens. Je me souviens qu'à Genève c'était une autre déconnade. Je les ai amenés dans des délires. Cela tourne toujours autour des mêmes conneries, du permis de conduire qu'on m'a enlevé…
Je ne suis pas un chanteur, je suis un chercheur de sons. Pour moi, c'est un amusement de chanter. Ce n'est pas ce que je fais dans l'instant qui m'intéresse, c'est ce que ça projette dans le futur. Je suis dans l'avenir.
On vous rattache à des chansons anciennes et pourtant vous n'êtes jamais dans le passé…
Je suis dans l'inconnu. Je suis comme ça depuis que j'ai 15 ans. Personne n'a jamais pu me changer.
Dans votre prochain album, il y a une chanson sur vos 14 ans…
Je voulais raconter les sensations intimes de l'amour quand on est en pension à cet âge-là. Et des pensions j'en ai fait plein.
Parce que vous étiez turbulent ?
Plutôt un cancre décalé. Mes parents étaient dans leurs histoires personnelles de divorce. Et je n'étais pas le seul enfant : on était trois. Mon grand-père est arrivé en France. Il était ouvrier. Mon père par son intelligence et par sa technique a réussi à monter son entreprise, non pas de maçonnerie, comme on l'écrit depuis 50 ans, mais de chauffage central. C'était un travailleur : il a avancé, il a été récompensé. Il a fait de gros chantiers. Il n'était pas à la rue.
Votre père était très pris par son travail ?
Et par les filles. C'est curieux, il était comme moi !
Quelle sera la tonalité musicale de ce nouveau disque ?
Ce sera un album montagnes russes, forain. On passera d'un manège à un autre, d'une émotion à une autre.

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le bel album

Encore un mois à patienter pour découvrir le nouvel album studio de Christophe, le premier depuis 7 ans. Nous n'en révélerons que quelques bribes pour ne pas gâcher le plaisir de la surprise. 13 chansons sont au programme de ces magnifiques «Vestiges du chaos» (Capitol/Universal), avec la collaboration de Boris Bergman, Jean-Michel Jarre, Christophe Van Huffel ; des duos avec Alan Vega et Orties et la participation d'Anna Mouglialis.
Concert à ne pas manquer jeudi 16 juin au Bikini de Ramonville (Haute-Garonne). Tarif : 36 €. Tél.05 62 24 09 50.
Propos recueillis par Jean-Marc Le Scouarnec