Fnac Live Festival Loane & Christophe

[david]

©Ben Callens

Loane & Christophe

Fnac Live Festival sur le parvis de l'hôtel de ville parisien Les cultures électroniques sont partout, en chacun de nous, en chacun d'eux. Quand elles se donnent rendez-vous à Paris, elles la transforment en électro





Loane un prénom qui rime avec mélomane...

Enfant des années 80, Loane mélange les sons d’aujourd’hui et d’hier pour offrir à ses mélodies franches et désarmantes un écrin subtil oscillant entre variété élégante, chanson pop et musique électronique.



Christophe Dandy, beau bizarre

Le dernier des Bevilacqua est un chanteur de blues qui a su arpenter son spleen solaire dans la solitude des chants électroniques.
La mythologie française a son héros magnifique, sorte de gatsby de la chanson moderne, électro…


Rock'n'France
Chroniques futiles, insolentes, partiales et grinçantes…

Après avoir mis un peu de temps à apprivoiser le second opus de Loane nous était enfin donné l’occasion de vérifier ce que vaut cette chanteuse sur scène. A l’occasion du Festival FNAC Live, feu FNAC Indétendances, une prestation courte mais riche et fort prometteuse pour la suite…


Après une journée bretonne (comprendre « averses toutes les vingt minutes ») la marinière rouge et blanche de Loane a chassé la pluie. Un soleil couchant s’est enfin montré et a illuminé la scène de Fnac Live sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Accompagnée de ses trois musiciens, la jolie frimousse au timbre qui vous fait un peu un-truc-là-dans-le-creux-de-l’estomac attaque d’emblée avec Les trains de nuit, l’un des plus beaux morceaux de son nouvel album (Le Lendemain, cf. chronique). Chic, on va se régaler. Même si la qualité du son n’est toujours pas exactement au rendez-vous sur le parvis et qu’elle interprète également des titres un peu faciles comme Save Us ou un titre ultra-pop issu de son premier disque, son assurance et plaisir de jouer sont communicatifs.


Rock'n'France

Dernier titre d’une prestation minutée (festival oblige) avant de dire au-revoir, il ne fallait rater le titre final sous aucun prétexte. Boby est probablement le morceau le plus émouvant de son répertoire. Touchant juste, tapant là où ça fait mal, orchestré comme il le faudrait plus souvent et aux textes ciselés comme autant de fines lames qui se glissent entre vos côtes et vous éventrent en sourdine. Boby est une jeune femme un peu paumée, très seule malgré son habitude d’être de sortie chaque soir. Celle qu’on est parfois, celle qui nous fait peur, celle qu’il nous arrive d’admirer pour sa vitalité malgré tout. Surprise et gage supplémentaire que cette chanteuse ira loin, un autre animal nocturne a fait l’effort d’affronter la lumière naturelle pour l’occasion.

Christophe la rejoint pour parfaire le tableau. Si sur son disque, on cherchait un peu l’intervention de Christophe sur L’impossible abîme, là le doute n’est pas permis, il chante bien les refrains. Hymne à la vie parisienne moderne, entre solitude du quotidien et euphorie collective, songes éveillé et insomnies problématiques. Le jour se lève au milieu de la nuit, hier ou demain c’est pareil c’est la même mélancolie… Prestation trop courte, on brûle de retrouver rapidement ce Lendemain qui chante (malgré la pluie battante, être heureux pour de bon…)


Rock'n'France


Rock'n'France

Quelques heures plus tard, la pénombre et le feu des projecteurs ont transformé l’atmosphère du parvis en quelque chose de beaucoup plus intime.



AFP - Franck Perry

Christophe c’est ‘Les Mots Bleus‘, mais pas que. Christophe c’est toute une carrière, un vécu, l’histoire d’un passionné de musique qui jamais ne s’arrêtera de chercher, d’innover, de se réinventer. Christophe, c’est du blues avec ‘Le Petit Gars’, c’est du flamenco avec ‘Senorita’, c’est de l’électro aussi maintenant, et puis c’est surtout du rêve. Sur ‘Succès Fou’, partout dans le public, on voit des lèvres qui bougent ensemble pour murmurer les paroles presque malgré eux, tant ils ont été bercés par ses chansons.


Christophe au festival FNAC Live (c) Ben Callens

On pense ne connaître que quelques morceaux, et puis tout nous revient. Au point que, une fois les briquets et les écrans éteints après ses fameux mots bleus réclamés à corps et à cris, on n’en attendait plus ‘Aline’, que tout le monde a pris plaisir à reprendre en chœur. Christophe c’est notre culture, un seul prénom, pour plusieurs générations.



Et Christophe reprend place. Assis derrière son micro rouge, entouré de ses musiciens de toujours, il enchaine les morceaux qui sont quasiment tous des tubes finalement. La fin approche et il est impressionnant de voir ces centaines de personnes de tous les ages connaitre par cœur des titres parus avant leur naissance pour bon nombre d’entre-eux.



L’artiste tire sa révérence avec Aline et c’est irrépressible, on a de nouveau douze ans, dans ce short rose Benetton et nos tennis à paillettes, à se déhancher sous le figuier en face du monastère. Ce n’est pas Loane mais l’assistance qui s’occupe des refrains. La marée aura beau l’effacer sur le sable, le reste sera toujours intemporellement inscrit en chacun de nous. La chanson française, on peut toujours la critiquer, râler en bon français, son avenir est là dans le creux de nos chairs, les tympans sont volages mais le corps n’oublie pas.

Une programmation faite de ponts intelligents entre les générations comme il en faudrait plus souvent.

@ Mauve Leroy (Violette Roll)
Source http://jamaisdaccord.com/2011/07/25/loane-et-christophe-fnac-live/