Christophe livre un album beau et travaillé
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Christophe livre un album beau et travaillé
Avait-on besoin d'un disque pareil ? Sombre et agité, à se faire sauter le caisson. Avec l'album Aimer ce que nous sommes, Christophe dit que la vie est insupportablement brouillonne quand elle n'est pas rythmée par des heures d'ouverture et de fermeture. Ainsi allégée, elle dévoile sa vraie nature : la déconfiture. Vieillesse et mort, avec tunnel de futilités au milieu - que Christophe apprécie à leurs justes beautés.
Il faudrait se battre, la planète se réchauffe, des présidents de la République épousent des chanteuses, les riches sont riches. Il faudrait réagir, mais les propos de Christophe n'engagent que lui. "Je suis témoin, je suis le seul témoin/De moi-même/Et pour faire... Il faut... Tu peux reposer la question ?"
La neuvième des treize chansons, par superstition forcément, s'appelle L'Interview de... C'est un acte courageux, respiration électro-blues placée au milieu d'une atmosphère interlope et dense. Proposé en bribes, L'Interview de... est le miroir à couper le souffle de L'interview, titre introductif de Bevilacqua, paru en 1996 et signe de la renaissance musicale de l'ex-yéyé fleur bleue, auteur d'Aline. En 2001, il publiait Comm'si la terre penchait, deuxième lévitation en territoires sonores.
Christophe Bevilacqua nous livre la suite du feuilleton. Depuis sept ans, il a laissé ses aficionados consolider son image, profil d'aigle, lunettes noires, boots en cuir, en décalage horaire constant. Il les a abandonnés à leur fétichisme qui est aussi le sien, chineur, collectionneur de juke-box, de films, de boots, toute une mosaïque à l'instar du photo-collage façon David Hockney qui orne la pochette. Comme cet exercice graphique, le disque est un objet sonore peu identifiable, à écouter jusqu'à l'usure parce qu'il est beau, richement travaillé.
Christophe en a profité pour mettre en scène d'autres artistes, des ombres : Isabelle Adjani, en fantôme, "Impressionnante comme jamais/Sur un banc face au Lez/Elle lui dit... Wo wo wo" (texte de Marie Moore, responsable du magnifique La Man, sur le précédent album) ; la photographe Denise Colomb, morte en 2004, qui évoque la jupe plissée de Colette Thomas (It Must Be a Sign) ; Daniel Filipacchi, spectral, qui lit les crédits de l'album en guise de générique de fin... ça, c'est pour la galerie.
Christophe écrit, dit-il, du son, pas des poèmes. Voici donc un disque de musiciens, fait sur mesure pour la famille des joueurs noctambules. Tout le plaisir de Christophe est là. L'album, réalisé avec Christophe Van Huffel (du groupe Tanger), comporte des parties de cordes. Elles ont été arrangées par le musicien brésilien Eumir Deodato, l'homme aux cinq disques produits, d'Astrud Gilberto à Cool and the Gang ou Björk. En nappes, en harmonies sentimentales, ces cordes se remarquent, quand elles ne sont pas déchirées par la guitare de Christophe, l'harmonica de Diabolo (transfuge de chez Higelin), la trompette du radical free Jac Berrocal ou celle d'Erik Truffaz, la batterie de Carmine Appice (de Vanilla Fudge, groupe de rock psychédélique).
OISEAUX DU PETIT MATIN
La voix de flûte métallique de Christophe épouse l'electronica du Mexicain Murcof ou, sur des envolées de theremin, Aimer ce que nous sommes prouve que les musiques électroniques ont fait une entrée efficace dans le parti de la chanson. Echantillonnant les voix, les oiseaux du petit matin, les choeurs d'enfants, et puis des milliers de micro-étrangetés, Christophe impose une découverte sur le long terme.
Cela peut virer au magma : la séquence espagnole, titrée en italien, Odore de Femina, avec le guitariste Moraito et le chanteur Diego Carrasco, tient du collage. Où sont les chansons ? Il y en a, un peu perdues dans la fusion sonore : Tandis que (Christophe/Marie-Pierre Chevalier), aguichante, Tonight Tonight (texte de Florian Zeller), fraîche, Parle-lui de moi (Zeller), une guimauve à pleurer. Mais là n'est pas l'essentiel.
Il faudrait se battre, la planète se réchauffe, des présidents de la République épousent des chanteuses, les riches sont riches. Il faudrait réagir, mais les propos de Christophe n'engagent que lui. "Je suis témoin, je suis le seul témoin/De moi-même/Et pour faire... Il faut... Tu peux reposer la question ?"
La neuvième des treize chansons, par superstition forcément, s'appelle L'Interview de... C'est un acte courageux, respiration électro-blues placée au milieu d'une atmosphère interlope et dense. Proposé en bribes, L'Interview de... est le miroir à couper le souffle de L'interview, titre introductif de Bevilacqua, paru en 1996 et signe de la renaissance musicale de l'ex-yéyé fleur bleue, auteur d'Aline. En 2001, il publiait Comm'si la terre penchait, deuxième lévitation en territoires sonores.
Christophe Bevilacqua nous livre la suite du feuilleton. Depuis sept ans, il a laissé ses aficionados consolider son image, profil d'aigle, lunettes noires, boots en cuir, en décalage horaire constant. Il les a abandonnés à leur fétichisme qui est aussi le sien, chineur, collectionneur de juke-box, de films, de boots, toute une mosaïque à l'instar du photo-collage façon David Hockney qui orne la pochette. Comme cet exercice graphique, le disque est un objet sonore peu identifiable, à écouter jusqu'à l'usure parce qu'il est beau, richement travaillé.
Christophe en a profité pour mettre en scène d'autres artistes, des ombres : Isabelle Adjani, en fantôme, "Impressionnante comme jamais/Sur un banc face au Lez/Elle lui dit... Wo wo wo" (texte de Marie Moore, responsable du magnifique La Man, sur le précédent album) ; la photographe Denise Colomb, morte en 2004, qui évoque la jupe plissée de Colette Thomas (It Must Be a Sign) ; Daniel Filipacchi, spectral, qui lit les crédits de l'album en guise de générique de fin... ça, c'est pour la galerie.
Christophe écrit, dit-il, du son, pas des poèmes. Voici donc un disque de musiciens, fait sur mesure pour la famille des joueurs noctambules. Tout le plaisir de Christophe est là. L'album, réalisé avec Christophe Van Huffel (du groupe Tanger), comporte des parties de cordes. Elles ont été arrangées par le musicien brésilien Eumir Deodato, l'homme aux cinq disques produits, d'Astrud Gilberto à Cool and the Gang ou Björk. En nappes, en harmonies sentimentales, ces cordes se remarquent, quand elles ne sont pas déchirées par la guitare de Christophe, l'harmonica de Diabolo (transfuge de chez Higelin), la trompette du radical free Jac Berrocal ou celle d'Erik Truffaz, la batterie de Carmine Appice (de Vanilla Fudge, groupe de rock psychédélique).
OISEAUX DU PETIT MATIN
La voix de flûte métallique de Christophe épouse l'electronica du Mexicain Murcof ou, sur des envolées de theremin, Aimer ce que nous sommes prouve que les musiques électroniques ont fait une entrée efficace dans le parti de la chanson. Echantillonnant les voix, les oiseaux du petit matin, les choeurs d'enfants, et puis des milliers de micro-étrangetés, Christophe impose une découverte sur le long terme.
Cela peut virer au magma : la séquence espagnole, titrée en italien, Odore de Femina, avec le guitariste Moraito et le chanteur Diego Carrasco, tient du collage. Où sont les chansons ? Il y en a, un peu perdues dans la fusion sonore : Tandis que (Christophe/Marie-Pierre Chevalier), aguichante, Tonight Tonight (texte de Florian Zeller), fraîche, Parle-lui de moi (Zeller), une guimauve à pleurer. Mais là n'est pas l'essentiel.
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