Tanger l'histoire

[david]

Tanger est un groupe français à éclipses qui prend en compte l‘histoire du rock français, des années 60 à aujourd’hui. Philippe Pigeard, Christophe Van Huffel et Didier Perrin ont développé l’idée du rock dans tous ses états voyageurs, passant de la recherche au jazz, en glissant vers le progressif.


En 1992, Philippe Pigeard propose au multi instrumentiste Christophe Van Huffel le projet : Tanger, dont le nom est venu après la visite de l'exposition Matisse à la Fondation Maeght en 1994. Les premiers concerts du groupe se tiennent au Théâtre du Funambule (Paris) en novembre 1995 et janvier 1996. Et; au début de l’année, Pigeard recrute aussi Didier Perrin (guitare, basse), Tolga Arslan (basse, batterie) et Thomas Mouzard (saxophone). Les maquettes d'un premier album impressionnent Yves Bigot, le boss de Mercury qui les signe y trouvant une synthèse magique du rock (Grateful Dead, Soft Machine, John Coltrane, Serge Gainsbourg). Le premier album 6 titres Tanger sort en mai 1997.

Durant la deuxième moitié de 1997, Tanger tourne beaucoup et assure les premières parties de Cake dans de nombreuses villes. La mémoire insoluble, enregistré en 9 jours au studio ICP (Bruxelles) sort le 12 avril 1998. Ce sera les premiers passages sur les ondes avec le morceau "Chloé des Lysses", hommage à l'égérie du photographe fétichiste parisien Berquet. En 1999, Pigeard décroche la Bourse Louis Lumière / Villa Medicis hors les murs qui lui permet de s'installer sur les hauteurs de la Casbah surplombant le détroit de Gibraltar, avec Didier et Christophe, et de mettre en œuvre le deuxième album Le détroit. John Parish et Gary Lucas les rejoignent. Pas content du rythme de production de Mercury qui hésite devant un vrai groupe de rock dont les idées fusent, le groupe monte son propre label Sono GT pour des projets parallèles et Tanger, ville ouverte sort avec des titres live du Bikini à Toulouse et du Nancy Jazz Pulsations).

Culture mixte
Enregistré de septembre à novembre 1999 aux studio Vega et au studio Olympic pour l'orchestre, l'album Le détroit sort quant à lui le 4 avril 2000 avec Jean-Michel Bourroux comme ingénieur du son, qui devient bientôt le 4e membre de Tanger. Les arrangements de 7 titres sont fait par David Whitaker, arrangeur du Velvet Underground, Nico, Marianne Faithfull,Serge Gainsbourg... Un film de 40 mn raconte la construction de l'album entre Tanger, Carpentras et Londres : Tanger dans le Détroit. On y retrouve Billy Ficca, le batteur de Television (batterie), Gary Lucas (guitare), Dar Gwana (groupe marocain)... En mai et juillet 2000, pour le lancement de l'album, Tanger joue 3 soirs à guichet fermé au Lavoir Moderne Parisien où sera enregistré un live Travelling (inédit pour l'instant). Un premier clip, réalisé par Émilie Chedid sur le morceau Oui, peut-être est enregistré du 23 au 25 août 2000. D'octobre 2000 à avril 2001, le Tanjah Vibes Tour sera la troisième tournée de Tanger avec Jean-Michel Bourroux à la batterie. En mai 2001, pour l'hommage à Georges Brassens Les Oiseaux de passage, Philippe chante en duo avec Keren Ann, "Il n'y a pas d'amour heureux" d'Aragon.
En juillet 2001. Tanger débute la production de son futur album avec "Postcardiogramme", "Barfleur", "Air Task Order" et ce qui deviendra "Botox(r) Planétaire".

L’enregistrement de l’album reprend ensuite "en situation de cinéma". Son coupé, on joue live des nouvelles BO des films de Billy Wilder, Blake Edwards, David Lynch... Kid Loco produira et David Whitaker s’occupera des arrangements de l’Amour Fol, dernier album en date, avant quelques années de repos. Début 2003, album reçoit un accueil unanime de la presse et tourne en radio et en TV avec des clips. Au même moment, Yves Bigot est poussé dehors de Mercury, car il n’a pas voulu pousser la carrière deJohnny Hallyday et que son producteur Camus a œuvré pour sa chute. Dans la major en crise, on en parle plus de rock’n’roll, mais de rentabilité et on signe à tour de bras des co-productions avec TF1 d’artistes issus de la TV…
Il faut attendre juillet 2007 pour l’annonce d’un nouvelles chance offerte au groupe par Dreyfus qui le signe et sort un album qui sonne comme du mauvaisJad Wio, sans trouver son public. Et à l’été 2009, c’est l’album de la dernière chance qui est annoncé, mais avec une participation moindre de Van Huffel, miné par des problèmes familiaux et un exil dans le Sud. Trop d’aventurisme et de voyages musicaux : c’est l’histoire du rock français.
La formation scénique aura été et reste une des plus brillantes de la décennie, capable d’assurer une binaire meurtrier aussi bien que des envolées à la manière de Soft Machine de réveiller le fantôme free jazz de Sun Ra ou la musique mystique des gnawas. A découvrir de toute urgence pour l’unicité du ton, les textes et la voix de Pigeard , tout comme les apports instrumentaux de Perrin et de Van Huffel (qui joue aujourd’hui avec Christophe). On attend un nouvel album fin 2009 sur Dreyfus, si tout se passe come prévu. Mais avec eux…