Dans l’univers à part du «beau bizarre»
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Dans l’univers à part du «beau bizarre»
En quarante ans de carrière, Christophe s’est forgé un univers unique, souvent novateur, toujours surprenant. Aux Francomanias, il présentera ses nouvelles chansons et ses tubes éternels en formation intimiste.
Christophe: «En concert, je n’ai jamais de set-list prévue: tout dépend des endroits, des publics.» (photo Lucie Bevilacqua)
Le rendez-vous téléphonique est fixé à la tombée du jour. Parler avec Christophe n’est jamais banal. Au bout du fil, courtois et disponible, il hésite, revient sur ses phrases, réfléchit.
Depuis plus de quarante ans (Aline date de 1965), Christophe suit une voie à part. Du yé-yé à l’électro, dont il est un précurseur en France, avec Bevilacqua. Ce chef-d’œuvre de 1996 marquait son retour, après dix ans passés surtout à collectionner les vieux films en 35 mm. De quoi oublier le chanteur à midinettes et reconnaître ce «beau bizarre» (titre d’un album de 1978) comme l’un des artistes français les plus novateurs: Aimer ce que nous sommes, sorti en 2008, est une splendeur luxuriante, un objet étrange, venu d’ailleurs. Du monde de Christophe.
Aux Francomanias, à la salle CO2 de La Tour-de-Trême, Christophe jouera en formation réduite, essentiellement acoustique, avec le pianiste Pascal Charpentier et le guitariste Christophe van Huffel. Emily Loizeau ouvrira la soirée.
Aimer ce que nous sommes est foisonnant, avec des couches de sons électro, et vous venez à Bulle en formation intimiste: comment vivez-vous ce changement?
C’est une différence, naturellement… Je vais me mettre un peu plus au piano, je vais sortir mes percussions et essayer de voir ce que tout ça peut donner. L’idée, c’est d’aller dans quelque chose de moins statique. A fleur de peau.
Avant d’y revenir en 2002, vous n’étiez pas monté sur scène pendant plus de vingt-cinq ans: aujourd’hui vous y prenez vraiment du plaisir?
Oui, sinon j’aurais arrêté. Mais il n’y a pas que ça qui compte: il y a aussi le fait d’aller me promener, en Suisse par exemple… D’être un peu com-me ces gens du voyage, qui sont là un soir, ailleurs le lendemain. Ça fait partie de ma philosophie de vie. Et c’est accompagné d’un mystère, qui est le concert du soir. Je n’ai jamais de set-list prévue: tout dépend des endroits, des publics.
Mais vous jouez quand même Aline, Les marionnettes…
Toujours. Les mots bleus aussi. C’est important pour les gens comme pour moi. La musique a ce pouvoir de transmettre des images du présent, du passé, suivant les générations. Sur Aline, tout le monde se met à chanter, c’est un plaisir que je découvre… J’ai l’impression d’être un débutant.
Avec vos derniers albums, vous avez attiré un public plus jeune…
Celui de ma génération est «acquis», mais il y a des jeunes de 15, 18, 20, 30 ans qui viennent et découvrent un mec de 65 ans. Ce qui me plaît, c’est que c’est un peu le public qui va voir Camille, par exemple, quelqu’un de vraiment brillant. Avec la précédente formation, à cinq, qui avait un son proche de l’album, les jeunes me disaient qu’il y avait un côté Massive Attack. C’était assez fort: tout à coup, je me retrouve comme quand j’avais 20 ans, à vouloir faire un album original, comme ces artistes-là…
D’où vient cette recherche perpétuelle sur les sons?
Du quotidien. C’est le plaisir de la découverte, de l’attirance que j’ai pour les machines, pour les pianos. Les instruments m’inspirent, les périphériques… En ce moment, je suis en train de chercher l’histoire du son de ma voix pour mon futur album. J’essaie de l’entendre dans mon imaginaire. C’est comme ça que je crée. Je prends des notes, je sais que tel son va générer quelque chose, dans une prochaine expérience…
Je travaille uniquement à l’instinct et à l’émotion. Quand je me mets au piano, je fais tourner mes enregistreurs, et, tout à coup, des chansons sortent, comme It must be a sign ou Magda, qui sont complètement instinctives, qui n’ont pas du tout été pensées. C’est ainsi que naissent les meilleures chansons. Comme des miracles.
Dans ce processus de création, quelle place occupent les mots?
C’est très particulier, toujours une forme de hasard. Il y a un petit scénario, comme un film, qui raconte une histoire de vie. Après, les mots sont martelés, ciselés, sculptés par rapport au support sonore. Ce qui peut donner des choses un peu surréalistes ou dadaïstes.
La musique domine, donc, pour les mots, je suis souvent dans l’urgence… et c’est là que je fais des rencontres de qualité, comme l’écrivain Florian Zeller, ou Marie-Pierre Chevalier qui a écrit trois textes avec moi. On les cosigne, mais c’est mon film. Sauf Mal comme, qui est un texte du Canadien Daniel Bélanger. J’ai écrit, en yaourt, «welcome, oh baby, welcome», ça résonne très bien. Lui, il a trouvé: «Mal comme, oh oui, oui, mal comme…» C’est du génie!
Quel regard portez-vous sur votre parcours, fait de hauts, de bas, de longs arrêts?
J’ai choisi ma route. Quand j’ai arrêté de chanter, c’est moi qui ai décidé. Je suis allé dans une autre passion, qui me nourrissait, pour que je puisse ensuite percevoir quelque chose de plus original. J’étais aussi en attente de certaines machines, de mes progrès au piano… Sur Aimer ce que nous sommes, j’ai joué tous les pianos, je ne m’y attendais même pas! Un vrai album doit filer entre vos mains sans que vous vous en rendiez compte. En même temps, c’est comme un cheval qui s’emballe: il faut être très fort pour contrôler son allure.
La Tour-de-Trême, salle CO2, mardi 11 mai, 20 h. Billets sur www.starticket.ch, www.francomanias.ch. Consultez aussi notre dossier Francomanias sur www.lagruyere.ch
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