"Blind Speed" : Etant Donnés / Christophe / Alan Vega
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"Blind Speed" : Etant Donnés / Christophe / Alan Vega
Sous l’étiquette "Blind Speed", on s’attendait à une véritable collaboration entre les 3 artistes. Malheureusement il ne s’agissait que de trois concerts mis bout à bout, avec parfois, mais trop rarement, quelques duos servant de transition entre les concerts. Du coup l’intérêt de la confrontation entre les univers de chacun de ces artistes perdait un peu de sa force.
La soirée commençait par Etant Donnés que l’on connaissait principalement de réputation, et pour la BO de La Vie Nouvelle, le dernier film à ce jour de Philippe Grandrieux. Les deux frères prennent place de part et d’autre de la scène, dos au public, vêtus de blanc. Face à eux un mur de spots blancs, et dans leur dos un stroboscope et des néons de lumière noire. Entre les spots on devine une caméra qui projette leur image sur l’écran en fond de scène.
La musique débute, dense, inquiétante, comme s’il s’agissait de bruits sous-marins et souffle réverbéré dans une caverne. Les deux hommes accompagnent la musique en respirant fortement, poussant quelques gémissements et cris plaintifs. Au bout de quelques minutes la tension monte avec une rythmique lourde et des plaintes se dégagent des mots jetés comme des cris désespérés, répétitifs et existentiels. A partir de là, la dimension théâtrale de leur performance prend toute son ampleur. Quasi statiques au début, maintenant face au public, des gestes accompagnent leurs propos. L’un deux brandit son pied de micro et le lance en bas de la scène, cassant un néon alors que le concert n’est commencé que depuis 10 minutes. La musique devient de plus en plus dure, les cris de plainte deviennent des cris de rage, l’homme devient animal, l’un des deux frères quitte la scène et prend le public à parti, s’adressant directement à un spectateur, lui prenant et léchant la main, lui suçant les doigts et lui ordonnant de vivre. Le côté théâtral de la chose nous fera sourire, peut-être aussi à cause de la réaction du spectateur qui cherche à échapper à l’emprise de l’artiste, tandis que leurs propos nous mettront finalement mal à l’aise.
A ce moment la musique est une sorte de dark-techno-indus bruitiste rythmée par des coups de fouet. Une performance intense qui aura duré une vingtaine de minutes et qui laissera le public sous le choc.
Aucune transition, aucune collaboration entre le duo français et Christophe qui devait enchaîner. Seuls les musiciens qui l’accompagnent sont présent pour lancer une intro ambient et mélancolique sur laquelle on imagine déjà la voix plaintive du crooner dandy. Claviers, guitare, harmonica créent un mélange généralement intéressant tout en étant très accessible. Puis Christophe arrive sur scène sous les applaudissements et les sifflements et commence à poser sa voix inimitable, ses textes mystérieux mais évocateurs. Il alterne ainsi les chansons tristes et les rock’n roll électroniques parfaitement efficaces, parfois étonnamment rythmés de basses saccadées, résolument modernes tout en gardant la "patte" Christophe (sa voix n’a rien perdu de sa force).
Il terminera par une dernière chanson qu’il prolongera en compagnie d’Alan Vega venu le rejoindre pour fredonner, improviser chacun à sa manière, des "I surrender" pendant 5 bonnes minutes qui raviront d’autant plus le public que les deux hommes sont particulièrement complices.
C’est ensuite au tour d’Alan Vega qui arrive sur scène accompagné d’une femme responsable de la musique. Celle-ci, une sorte de techno bruitiste est en grande partie enregistrée mais elle applique quelques effets de scratchs en rythme. Alan Vega parle par dessus faisant un peu penser à du hip-hop, et pousse quelques cris qui tombent un peu à plat au début. Ils semblent avoir un problème technique, ils se plaignent du niveau sonore apparemment trop faible.
Une fois tous les potards poussés au maximum, tout va mieux : la voix est mieux intégrée à la musique et Alan Vega prend son rythme de croisière. Techno-hip-hop qui nous laissera un peu de marbre, si ce n’est qu’à un tel niveau sonore on se sent un peu porté par la rythmique, puis une sorte de jungle saturée chantée en duo, et le tempo continue de monter jusqu’à nous donner l’impression qu’une free party se déroule au Centre Pompidou : breakcore, hardcore, le son devient de plus en plus dur, plus techno, répétitif mais rythmiquement efficace. Une partie du public est scotchée dans son siège, les plus courageux se lèveront pour se déchaîner en dansant.
Là aussi donc, un set très intense d’une grosse demi-heure. Mais le public est chaud et en redemande. En guise de rappel, Alan Vega reviendra avec Etant Donnés. La musique diffusée est celle du duo français qui mime un combat particulièrement réaliste dans un ring formé par des spots pointés au plafond. Là dessus Alan Vega continue de balancer ses textes.
Mis à part notre petite déception évoquée en début d’article, et en prenant donc les concerts de façon individuels, ce fut plutôt une bonne soirée, ne serait-ce que parce que ces artistes sont rares sur scène et que leurs shows sont tous à leur façon, plutôt prenants.
Fabrice Allard
le 8/03/2004
La soirée commençait par Etant Donnés que l’on connaissait principalement de réputation, et pour la BO de La Vie Nouvelle, le dernier film à ce jour de Philippe Grandrieux. Les deux frères prennent place de part et d’autre de la scène, dos au public, vêtus de blanc. Face à eux un mur de spots blancs, et dans leur dos un stroboscope et des néons de lumière noire. Entre les spots on devine une caméra qui projette leur image sur l’écran en fond de scène.
La musique débute, dense, inquiétante, comme s’il s’agissait de bruits sous-marins et souffle réverbéré dans une caverne. Les deux hommes accompagnent la musique en respirant fortement, poussant quelques gémissements et cris plaintifs. Au bout de quelques minutes la tension monte avec une rythmique lourde et des plaintes se dégagent des mots jetés comme des cris désespérés, répétitifs et existentiels. A partir de là, la dimension théâtrale de leur performance prend toute son ampleur. Quasi statiques au début, maintenant face au public, des gestes accompagnent leurs propos. L’un deux brandit son pied de micro et le lance en bas de la scène, cassant un néon alors que le concert n’est commencé que depuis 10 minutes. La musique devient de plus en plus dure, les cris de plainte deviennent des cris de rage, l’homme devient animal, l’un des deux frères quitte la scène et prend le public à parti, s’adressant directement à un spectateur, lui prenant et léchant la main, lui suçant les doigts et lui ordonnant de vivre. Le côté théâtral de la chose nous fera sourire, peut-être aussi à cause de la réaction du spectateur qui cherche à échapper à l’emprise de l’artiste, tandis que leurs propos nous mettront finalement mal à l’aise.
A ce moment la musique est une sorte de dark-techno-indus bruitiste rythmée par des coups de fouet. Une performance intense qui aura duré une vingtaine de minutes et qui laissera le public sous le choc.
Aucune transition, aucune collaboration entre le duo français et Christophe qui devait enchaîner. Seuls les musiciens qui l’accompagnent sont présent pour lancer une intro ambient et mélancolique sur laquelle on imagine déjà la voix plaintive du crooner dandy. Claviers, guitare, harmonica créent un mélange généralement intéressant tout en étant très accessible. Puis Christophe arrive sur scène sous les applaudissements et les sifflements et commence à poser sa voix inimitable, ses textes mystérieux mais évocateurs. Il alterne ainsi les chansons tristes et les rock’n roll électroniques parfaitement efficaces, parfois étonnamment rythmés de basses saccadées, résolument modernes tout en gardant la "patte" Christophe (sa voix n’a rien perdu de sa force).
Il terminera par une dernière chanson qu’il prolongera en compagnie d’Alan Vega venu le rejoindre pour fredonner, improviser chacun à sa manière, des "I surrender" pendant 5 bonnes minutes qui raviront d’autant plus le public que les deux hommes sont particulièrement complices.
C’est ensuite au tour d’Alan Vega qui arrive sur scène accompagné d’une femme responsable de la musique. Celle-ci, une sorte de techno bruitiste est en grande partie enregistrée mais elle applique quelques effets de scratchs en rythme. Alan Vega parle par dessus faisant un peu penser à du hip-hop, et pousse quelques cris qui tombent un peu à plat au début. Ils semblent avoir un problème technique, ils se plaignent du niveau sonore apparemment trop faible.
Une fois tous les potards poussés au maximum, tout va mieux : la voix est mieux intégrée à la musique et Alan Vega prend son rythme de croisière. Techno-hip-hop qui nous laissera un peu de marbre, si ce n’est qu’à un tel niveau sonore on se sent un peu porté par la rythmique, puis une sorte de jungle saturée chantée en duo, et le tempo continue de monter jusqu’à nous donner l’impression qu’une free party se déroule au Centre Pompidou : breakcore, hardcore, le son devient de plus en plus dur, plus techno, répétitif mais rythmiquement efficace. Une partie du public est scotchée dans son siège, les plus courageux se lèveront pour se déchaîner en dansant.
Là aussi donc, un set très intense d’une grosse demi-heure. Mais le public est chaud et en redemande. En guise de rappel, Alan Vega reviendra avec Etant Donnés. La musique diffusée est celle du duo français qui mime un combat particulièrement réaliste dans un ring formé par des spots pointés au plafond. Là dessus Alan Vega continue de balancer ses textes.
Mis à part notre petite déception évoquée en début d’article, et en prenant donc les concerts de façon individuels, ce fut plutôt une bonne soirée, ne serait-ce que parce que ces artistes sont rares sur scène et que leurs shows sont tous à leur façon, plutôt prenants.
Fabrice Allard
le 8/03/2004
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