Ce Mec Lou

[david]

Christophe aime les voitures de sport, mais il n'a plus le droit d'en conduire. Christophe est un énorme collectionneur de blues. Il a écrit les mots bleus (paroles de jean-michel Jarre), la dolce vita mais aussi succès fou et ne raccroche pas. Chiqué, chiqué a été reprise par Dominique A (une des plus belles chansons de son deuxième album) et Les mots bleus par Bashung. Il a écrit ces petits luxes. C'est un pote d'Alan Vega. Il a des grosses moustaches et une voix bizarre.



Quand j'étais petit, j'ai eu des correspondants. J'ai habité chez eux quelques jours. Ils vivaient au premier étage d'une maison sans salle de bain. La salle de bain était au rez de chaussée, chez le grand père. On accédait à celle-ci par une espèce de garage, du Christophe plein les murs, un juke box, une guitare. Le père de mes correspondants était un fan de Christophe, avec la même moustache.

Chiqué, Chiqué en version originale est inécoutable. Comm' si la terre penchait est un beau disque inclassable. A la télé, Christophe ne répond que ce qu'il veut. A son age, Christophe a toujours les cheveux longs, et ils sont tout blancs. Parfois, quand il chante, il est limite gênant. Il ose. Entendre une version italienne de petite fille du soleil est un supplice. Elle dit … est une merveille de l'espace.

En concert, tout est bizarre. Le fan de rock perdu côtoie le branché électro et la secrétaire de direction accompagnée de son mari. Les blondes ressemblent à Michelle Tor. On te dit assis quand tu te lèves pour applaudir. Les gens sont recueillis et pleins de ferveur. Ils marmonnent ou chantent les paroles. La bouteille de champ n'est qu' à 50 euros. Il dit des choses semi poétiques, je ne comprends rien. Il cite des noms de film. Il dit : "Le succès fou, ce n'est pas la voiture, le succès fou, c'est la chevelure" et il commence Succès fou et je reste assis. Il joue des titres jamais entendus qui sonnent génialement, il joue les marionnettes seul à la guitare, il joue cette vie là et c'est très beau. Je ne me lâche pas.





Mes parents m'ont toujours dit qu'ils avaient acheté leur machine à laver chez les parents de Christophe. Saute du scooter sonne comme du Bashung période Gaby qui aurait respiré de l'hélium. Le grand couteau est mémorable.

Christophe est le beau bizarre, le dandy un peu maudit, entre le sublime et le minable. Mais, qu'est ce qu'il m'arrive, j'ai la moustache qui pousse !