Christophe, le chanteur enchanteur
Page 1 sur 1
Christophe, le chanteur enchanteur
Avec le récent Bashung, le nouveau disque de Christophe est, à ce jour, le meilleur album français de l'année.
Photo David Molitor
L'ex-crooner romantique, devenu dandy électro, confirme qu'il est bien l'un des plus importants créateurs de la chanson d'ici.
Christophe reçoit toujours le soir.
Là, dans un salon du très chic Hôtel Costes à Paris, devant un verre d'un délicieux Pouilly. Le chanteur vit la nuit. « Qu'est-ce que la nuit a de supérieur au jour ? Je connais trop mal le jour... élude-t-il joliment. La nuit, c'est aussi le reflet du petit matin, c'est le chagrin ou l'amour, c'est la vie, c'est les gens qui se lèvent quand moi je me couche. »
La nuit l'inspire. « Je suis, par exemple, très attiré par le son des corbeaux à 5 h du matin. Ils m'endorment ! » Et ils croassent sur son nouveau disque... « Je suis un collectionneur de sons. J'enregistre. Après, je peux placer ces sons dans telle ou telle séquence. Comme les mots. Quand j'ai trouvé et que ça me plaît, je n'y touche plus, je construis autour. »
Il y a des années, Christophe a été frappé par l'émotion se dégageant de la vieille voix de la photographe Denise Colomb, dans le film Artaud le momo. Il l'a enregistrée. Et c'est récemment que la chanson est née, en écrivant une mélodie sur son piano, un Josef Sko Vien de 1920 acheté sur ebay, « qui a un son de musique classique romantique. La voix et le piano ensemble, c'était magique. » En ouverture du titre, il a maquillé son chant, comme s'il venait des profondeurs. Et a conclu par des choeurs de petits gitans andalous mélangés à des cordes. Cela s'appelle It must be a sign et c'est à couper le souffle !
« Je suis un chineur »
Chaque titre du nouvel album de Christophe a ainsi une histoire. Tonight Tonight est parti de quelques mots, griffonnés il y a quatre ans : « Les portes de la nuit ne sont jamais fermées à clé. » Le texte définitif n'est venu qu'à peine un mois avant la sortie de l'album. Comme celui de Parle lui de moi. « Je me suis rappelé d'un refrain sur l'infini que m'avait écrit Florian Zeller (l'écrivain, ndlr). Cela tombait pile. J'ai appelé Florian pour qu'on y travaille tout de suite. »
Christophe n'est satisfait d'une chanson que quand il y a trouvé son film, dit-il. « Je suis un chercheur, un chineur. Ma culture, c'est l'émotion. Il faut que je sente que celle-ci est forte pour arriver à la faire passer. Sur certaines chansons, j'ai testé plusieurs ambiances. La création ne se tire pas au sort. » C'est pour cela qu'un disque de Christophe prend son temps pour naître. Sept ans entre celui-ci et le précédent.
Mais quelle claque quand il arrive. Aimer ce que nous sommes touche au chef-d'oeuvre. Un mélange harmonieux de synthétiseurs et de cordes, de piano et de solos de guitare électrique, de choeurs et de sons divers, survolés par ce chant unique, comme oxydé, quasi extraterrestre. Avec des flashs comme la voix d'Isabelle Adjani, la trompette d'Erik Truffaz, la batterie de Carmine Appice. Et la complicité de Christophe Van Huffel, guitariste du groupe Tanger en co-réalisateur.
Ceux qui connaissent les deux derniers albums du chanteur savent que le sexagénaire est le musicien français le plus moderne de sa génération. Quant à ceux qui sont restés sur ses romances des années 60-70 (Aline, Les mots bleus, Petite fille du soleil, La dolce vita...), ils doivent pousser la curiosité jusqu'à ce nouveau disque. Ils y trouveront encore de formidables chansons d'amour. L'époque a changé. Christophe aussi. Aujourd'hui, ce n'est plus sur un single mais sur un album entier qu'il offre de purs moments d'émotion...
Un break de dix ans
Mais comment le crooner romantique est devenu ce dandy électro ? « J'avais rêvé d'être une vedette en Italie. Je l'ai été. Après, entrer en compétition avec les autres ne m'intéressait pas. Je voulais tenter autre chose, le théâtre, la peinture... Je m'étais dit que si ça ne marchait pas, je ferais le forain, je voyagerais... »
Et puis ses chansons ont continué à plaire. Jusqu'à ce qu'il s'en lasse, au milieu des années 80. « J'ai quitté la musique pour aller vers d'autres fantaisies. J'étais passionné par les boules, le jeu, la rencontre avec ce milieu. J'avais aussi ma salle de cinéma, ma collection de films en 35 mm. » Son break dure dix ans. « La musique pour la musique n'a aucun intérêt. Ce qui compte, c'est de trouver de nouvelles couleurs. »
La technologie va le ramener au disque. « Les synthétiseurs, j'ai toujours aimé. On ne travaille pas avec les sons d'origine, on crée. Les samplers sont arrivés. C'était la folie. On y passait des nuits. » Il revient en 1996 avec l'album Bevilacqua, enchaîne avec Comm' si la terre penchait (2001), puis Aimer ce que nous sommes. Aujourd'hui, il promet déjà un autre disque « dans deux ans et demi, maximum... »
Il est 1 h 30 du matin sur le trottoir de l'hôtel Costes. Christophe ne propose pas des interviews, il accorde des « rencontres ». Celle-ci a duré plus de quatre heures. Un scooter démarre. Si Christophe était encore là, il fredonnerait sans doute : « Tous les soirs sans fin/Je traînais sur ma vespa/Dans mon gilet de satin/C'était la dolce vita... »
Photo David Molitor
L'ex-crooner romantique, devenu dandy électro, confirme qu'il est bien l'un des plus importants créateurs de la chanson d'ici.
Christophe reçoit toujours le soir.
Là, dans un salon du très chic Hôtel Costes à Paris, devant un verre d'un délicieux Pouilly. Le chanteur vit la nuit. « Qu'est-ce que la nuit a de supérieur au jour ? Je connais trop mal le jour... élude-t-il joliment. La nuit, c'est aussi le reflet du petit matin, c'est le chagrin ou l'amour, c'est la vie, c'est les gens qui se lèvent quand moi je me couche. »
La nuit l'inspire. « Je suis, par exemple, très attiré par le son des corbeaux à 5 h du matin. Ils m'endorment ! » Et ils croassent sur son nouveau disque... « Je suis un collectionneur de sons. J'enregistre. Après, je peux placer ces sons dans telle ou telle séquence. Comme les mots. Quand j'ai trouvé et que ça me plaît, je n'y touche plus, je construis autour. »
Il y a des années, Christophe a été frappé par l'émotion se dégageant de la vieille voix de la photographe Denise Colomb, dans le film Artaud le momo. Il l'a enregistrée. Et c'est récemment que la chanson est née, en écrivant une mélodie sur son piano, un Josef Sko Vien de 1920 acheté sur ebay, « qui a un son de musique classique romantique. La voix et le piano ensemble, c'était magique. » En ouverture du titre, il a maquillé son chant, comme s'il venait des profondeurs. Et a conclu par des choeurs de petits gitans andalous mélangés à des cordes. Cela s'appelle It must be a sign et c'est à couper le souffle !
« Je suis un chineur »
Chaque titre du nouvel album de Christophe a ainsi une histoire. Tonight Tonight est parti de quelques mots, griffonnés il y a quatre ans : « Les portes de la nuit ne sont jamais fermées à clé. » Le texte définitif n'est venu qu'à peine un mois avant la sortie de l'album. Comme celui de Parle lui de moi. « Je me suis rappelé d'un refrain sur l'infini que m'avait écrit Florian Zeller (l'écrivain, ndlr). Cela tombait pile. J'ai appelé Florian pour qu'on y travaille tout de suite. »
Christophe n'est satisfait d'une chanson que quand il y a trouvé son film, dit-il. « Je suis un chercheur, un chineur. Ma culture, c'est l'émotion. Il faut que je sente que celle-ci est forte pour arriver à la faire passer. Sur certaines chansons, j'ai testé plusieurs ambiances. La création ne se tire pas au sort. » C'est pour cela qu'un disque de Christophe prend son temps pour naître. Sept ans entre celui-ci et le précédent.
Mais quelle claque quand il arrive. Aimer ce que nous sommes touche au chef-d'oeuvre. Un mélange harmonieux de synthétiseurs et de cordes, de piano et de solos de guitare électrique, de choeurs et de sons divers, survolés par ce chant unique, comme oxydé, quasi extraterrestre. Avec des flashs comme la voix d'Isabelle Adjani, la trompette d'Erik Truffaz, la batterie de Carmine Appice. Et la complicité de Christophe Van Huffel, guitariste du groupe Tanger en co-réalisateur.
Ceux qui connaissent les deux derniers albums du chanteur savent que le sexagénaire est le musicien français le plus moderne de sa génération. Quant à ceux qui sont restés sur ses romances des années 60-70 (Aline, Les mots bleus, Petite fille du soleil, La dolce vita...), ils doivent pousser la curiosité jusqu'à ce nouveau disque. Ils y trouveront encore de formidables chansons d'amour. L'époque a changé. Christophe aussi. Aujourd'hui, ce n'est plus sur un single mais sur un album entier qu'il offre de purs moments d'émotion...
Un break de dix ans
Mais comment le crooner romantique est devenu ce dandy électro ? « J'avais rêvé d'être une vedette en Italie. Je l'ai été. Après, entrer en compétition avec les autres ne m'intéressait pas. Je voulais tenter autre chose, le théâtre, la peinture... Je m'étais dit que si ça ne marchait pas, je ferais le forain, je voyagerais... »
Et puis ses chansons ont continué à plaire. Jusqu'à ce qu'il s'en lasse, au milieu des années 80. « J'ai quitté la musique pour aller vers d'autres fantaisies. J'étais passionné par les boules, le jeu, la rencontre avec ce milieu. J'avais aussi ma salle de cinéma, ma collection de films en 35 mm. » Son break dure dix ans. « La musique pour la musique n'a aucun intérêt. Ce qui compte, c'est de trouver de nouvelles couleurs. »
La technologie va le ramener au disque. « Les synthétiseurs, j'ai toujours aimé. On ne travaille pas avec les sons d'origine, on crée. Les samplers sont arrivés. C'était la folie. On y passait des nuits. » Il revient en 1996 avec l'album Bevilacqua, enchaîne avec Comm' si la terre penchait (2001), puis Aimer ce que nous sommes. Aujourd'hui, il promet déjà un autre disque « dans deux ans et demi, maximum... »
Il est 1 h 30 du matin sur le trottoir de l'hôtel Costes. Christophe ne propose pas des interviews, il accorde des « rencontres ». Celle-ci a duré plus de quatre heures. Un scooter démarre. Si Christophe était encore là, il fredonnerait sans doute : « Tous les soirs sans fin/Je traînais sur ma vespa/Dans mon gilet de satin/C'était la dolce vita... »
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sam 30 Sep - 12:49 par Franki54
» CHRISTOPHE en tournée “Les Vestiges du Chaos Tour” en solo
Mar 19 Sep - 11:45 par david
» Venez suivre votre artiste sur Instagram ( CHRISTOPHE )
Sam 16 Sep - 10:39 par david
» Salle Pleyel 21 & 22 NOVEMBRE 2017
Sam 16 Sep - 10:32 par david
» FNAC: Sortie des rééditions vinyle des albums "Aline", "Olympia" "Les mots bleus" et "Les paradis perdus"
Sam 16 Sep - 10:23 par david
» Sortie le 28 Avril 2017 : « Aimer ce que nous sommes » en pochette collector, 2 vinyles 33trs transparents Édition Limitée
Sam 26 Aoû - 9:34 par david
» FNAC: Sortie des rééditions vinyle des albums "Aline", "Les mots bleus" et "Les paradis perdus"
Sam 26 Aoû - 9:28 par david
» Best of 2006 2 CD originaux remastérisés 24 Bits
Lun 3 Juil - 22:37 par Franki54
» 1989 Aline MOTORS / Distribution POLYGRAM 838 259-4
Mer 10 Mai - 21:29 par Franki54
» Christophe en duo sur le nouvel album de Cascadeur "Collector" !
Ven 10 Mar - 23:01 par Franki54
» Jeux concours gagner un album dédicacé par Christophe ainsi que l’ensemble de ses musiciens
Ven 10 Mar - 22:58 par Franki54
» bien venu chez(moi je
Mer 1 Mar - 8:44 par denise69110
» bonjour daniel
Mer 8 Fév - 8:56 par denise69110
» Christophe au dîner Vanity Fair des 50 Français les plus influents du monde
Sam 10 Déc - 15:13 par david
» Victoires de la Musique 2017
Sam 10 Déc - 14:55 par david
» 15-12-2016 Christophe concert La Rochelle (17) • La Sirène
Jeu 17 Nov - 14:55 par david
» Christophe en concert MONTHEY (SU) • Le Crochetan 22-11-2016
Jeu 17 Nov - 13:53 par david
» "CHRISTOPHE en concert ce soir" LE LIEU UNIQUE, NANTES
Ven 11 Nov - 8:19 par david
» Christophe Concert Vendredi 3 Mars 2017 : Marseille (13) - Le Silo
Lun 7 Nov - 20:40 par david
» Christophe : « Je suis contre les interdits »
Dim 6 Nov - 11:04 par david
» les 45 tours Le site de Fabien support francais
Jeu 3 Nov - 18:04 par david
» les 33 tours Le site de Fabien support francais
Jeu 3 Nov - 17:58 par david
» Les Vestiges du Chaos - Remixes
Mer 2 Nov - 17:25 par david
» Christophe total «chaos»
Sam 29 Oct - 11:40 par david
» Pascal Nègre recevra Christophe, ce samedi 29 octobre, dès 18h
Ven 28 Oct - 20:15 par david