Ma flamme brûle toujours», promet Christophe qui sera mardi soir à la Halle aux Grains

[david]

En 2003, il avait remporté la Victoire du spectacle de l'année. En refera-t-il de même pour cette nouvelle tournée? Peu importe. Depuis qu'il a crié «Aline» (vendu à deux reprises -1965 et 1982- à 1 million d'exemplaires), pour Christophe alias Christophe Bevilacqua (ex-Dany and The Hooligans), seule compte la musique. Et aujourd'hui plus que jamais encore. Entretien avant sa livraison de nouvelles «images», en live, mardi soir à la Halle aux Grains...

Dès la sortie de votre album, vous vous êtes mis à «gamberger» sur la mise en scène de vos concerts. Qu'allez-vous nous offrir de ce côté-là?

La bassiste de Bowie qui m'a accompagné à l'Olympia ne sera malheureusement là qu'en deuxième période de ma tournée, mais bon on va quand même offrir de la musique! On sait que Toulouse est une ville de musique et une ville du sud qui respire des parfums particuliers. Alors le spectacle sera le plus beau possible. Avec de superbes lumières. Et puis il y aura aussi le DVD qui sera pour moi un vrai cadeau pour ceux qui m'aiment bien!

Vous allez remporter une Victoire de la musique comme vous l'aviez fait en 2003?

Je ne sais pas, l'avenir nous le dira! Mais ce qui compte, c'est la musique. Avec des éclairages soignés aussi quand même, par un passionné (Olivier Païen, ndlr), et de belles projections.

Vous avez dit que votre nouvel album était «un album du voyage et de la nuit», et vous l'avez baptisé «Aimer ce que nous sommes». Vous vous aimez vous-même?

Quand on ne s'aime pas, on n'aime pas les autres!... Cet album, je l'ai baptisé comme ça parce que c'est un album fait dans la nuit parce que je vis la nuit, mais c'est aussi un album d'images qui compte infiniment pour moi, qui est comme un tableau exposé dans ma tête.

Et qu'aimez-vous de vous? Vos qualités, vos défauts?

Des choses dont on se rend compte quand on se compare aux autres. Disons que je suis généreux, joueur dans le sens où je vis le coup, le moment, le coup de foudre. Et puis les défauts?... Je suis un peu menteur (rires), mais toujours au sens positif, juste pour embellir un peu les choses!

Vous avez beaucoup aimé Bowie qui était pour vous l'un des plusgrands.

Oui, Bowie, mais pour moi, le plus grand a toujours été Lou Reed. Mais l'un et l'autre, c'est le même noyau, le même fruit. Une grappe qui contiendrait Lou Reed, Warhol, David Bowie et plein d'autres encore.

Vous leur avez trouvé un successeur?

Ah oui, j'aime beaucoup Björk et Radiohead.

Que faites-vous de votre temps libre?

Malheureusement je n'ai plus de permis de conduire depuis 10 ans alors je me remets à la voile. Juste une petite partie de l'année car je ne suis pas un vrai marin, de ceux qui n'ont peur de rien. Mais en voilier, en pleine mer, je kiffe même la nuit pour faire une traversée de 22 heures à 3 nœuds au départ d'Antibes! Une merveille quand on a une bonne mer, une bonne étoile!

Et quand vous êtes en tournée et qu'il n'y a pas la mer autour?

Là, je suis en train de préparer le prochain film (lire le prochain album, ndlr), ma nouvelle création musicale. Et je m'inspire de toute ces tournées. ça sort des profondeurs! C'est très fort quand on n'a pas fait de concerts depuis 25 ans! J'ai très envie de tout ça... Et il y a l'âge aussi!...



Justement, un jour vous nous aviez dit:»Vous savez, je suis un grand baiseur!». A 63 ans aujourd'hui (il est né le 13 octobre 1945, ndlr), rien n'a changé?

Oh si, tout change tout le temps!... Mais quand on est né flambeur, dragueur, baiseur, la flamme a toujours tendance à brûler! Même si on s'en rapproche de plus en plus en se disant qu'au début on la regarde, qu'ensuite on l'approche un peu et qu'il arrive un moment où on l'éteind. Mais j'espère que je n'en suis pas là (rires)!

Et comment voyez-vous les années qui viennent?

Je n'y pense pas! Moi, je vis l'instant qui vient. Et demain, on verra!

Question hélas d'actualité: la disparition de Bashung...

(Il parle avec beaucoup d'émotion dans la voix, ndlr) Je dirai que la vie continue, mais je ne réalise pas... Je ne veux pas en parler parce que je vais parler de moi... Je l'avais eu au téléphone il y a un mois et demi, on s'était promis que j'allais venir en guest dans son spectacle pour chanter ensemble «Les mots bleus» et d'autres chansons qu'on aimait bien. On n'a pas pu le faire.

Christophe , mardi 24 mars à 20h30, à la Halle aux Grains, avec Christophe Van Huffel (guitare, direction), Gaëlle Salomon (percussions), Steve Arguelles (batterie), Didier Perrin (basse), Elhad Ali Behava (claviers), Renaud Gabriel Pion (clarinette basse et saxophone). 35 à 43 €. Tél. 05 62 24 09 50.