Christophe : “Pharrell Williams ? C’est qui ?”
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Christophe : “Pharrell Williams ? C’est qui ?”
En pleine nuit, comme d’habitude, Christophe nous reçoit pour évoquer son dernier album, le piano, qu’il vient d’apprendre, Nine Inch Nails, un synthé suédois, Anaïs Nin et les pêcheurs de Tanger.
Tu sors Intime, entièrement enregistré au piano au studio Davout. Il paraît que tu t’es mis au piano “pour de vrai”, ça veut dire quoi ?
Christophe – “Pour de vrai”, ça veut dire qu’enfin j’ai confiance derrière un piano. J’ai commencé en septembre 2013, avant j’avais toujours été autodidacte. J’entendais les musiciens dire : “Si bémol, majeur, mineur, fa dièse”, et je ne comprenais rien. J’ai décidé de comprendre, un beau jour. Une jeune fille m’a enseigné où se trouvaient les dièses, les bémols. Je me suis laissé faire.
Il n’y a qu’une fille qui pouvait t’apprendre ?
Non, c’est tombé comme ça. Mais c’était délicieux. Aujourd’hui, je suis capable de rejouer certains de mes anciens morceaux des années 60.
Tu as fait une “mise à jour” en quelque sorte, comme on dit en informatique.
Ouais, sauf qu’à 69 ans, c’est pas pareil, tu cliques pas sur un truc pour la faire, ta mise à jour. J’en avais touché, j’en avais frôlé des pianos, mais s’y mettre d’un coup, comme ça, c’est kamikaze. En même temps j’aime bien, j’ai l’impression que ça fait partie de ma vie, de ma respiration. Je me sens à côté du showbiz international en faisant des trucs pareils à 69 piges. Le “showbiz international”, qui dit ça aujourd’hui, à part moi ?
C’est quoi ta dernière découverte ?
Vincent Delerm, dernier album. Ah ouais ? T’aimes pas ? T’es con, c’est super. Je l’avais entendu chez des gens, croisé du coin de l’œil à la télé, mais sans vraiment faire attention. Et puis j’ai découvert ses paroles : c’est des dialogues, c’est du cinéma, c’est bien. Sinon, pas grand-chose, tu sais : j’écoute mes classiques. Du blues, du blues, mes vieux disques. Et Alain bien sûr, Alain Bashung, hein.
Tu sais qui est Pharrell Williams ?
Non pas du tout, c’est qui ?
Le type qui chante Happy, et aussi sur Get Lucky des Daft Punk.
Ah oui, attends (il ouvre son ordinateur portable, et lance Get Lucky)… Mouais, ça c’est pas “mon” Daft Punk. Je comprends, j’aime le son, mais je ne suis pas surpris, c’est pas ma came. Mon Daft Punk, c’est ça (il passe Veridis Quo, extrait de Discovery). Là, c’est magique, c’est mon Daft Punk, ça me transporte.
Revenons à Bashung. Sur ce nouveau disque, tu reprends Alcaline, pourquoi ?
Écoute, en 1973, on a vécu ensemble pendant deux ans, avec Alain. Et puis, pour des conneries, on s’est un peu perdus de vue. Un jour, au début des années 2000, deux journalistes, les frères Armanet, Max et François, m’apprennent qu’il a écrit Alcaline pour moi : cette chanson, c’était pour dire que je lui manquais, j’avais rien compris. Aline/Alcaline, tu vois le rapport ? Aujourd’hui, je la chante pour lui, c’est ma façon de rattraper le temps perdu.
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Tu reprends aussi Brassens sur Intime. Ça m’étonne de toi…
Ça m’étonne de moi aussi parce que j’ai longtemps dit que je détestais les gens qui reprenaient Brassens. On dit des conneries, hein… Un jour, je me suis dit que notre blues, c’est Brassens. J’ai repris La Non-Demande en mariage et je l’ai jouée avec mon style. Mais c’est vrai que ça ne me correspond pas, je suis plus expérimental d’habitude, plus dans des trucs du futur. Là, mon copain, c’est Julien Doré. C’est vrai qu’on me voit plus avec des jeunes comme ça d’habitude, ça me rend plus moderne. Mais je suis moderne, connecté, ouvert. Là, par exemple, pendant que je te parle, je suis sur internet (rires).
Tu passes du temps sur le web ?
Ouais, je suis des tutoriels en anglais pour mes nouveaux synthés, même si souvent j’y arrive tout seul, à l’instinct. Mais là, j’ai chopé un synthé suédois, un OP1, j’essaie mais c’est dur. Je suis allé sur le web pour ça mais les mecs parlent en anglais, trop vite, ça casse les couilles. Je pourrais demander de l’aide, j’ai une femme qui est la traductrice d’Anaïs Nin, donc tu vois. Mais les synthés et Anaïs Nin, c’est pas pareil. Là, elle m’a traduit une interview de Trent Reznor, de Nine Inch Nails, de quarante-sept minutes que j’avais trouvée sur le web, mais sans sous-titres – et je ne parle pas assez bien pour tout comprendre. Reznor, c’est un des mecs que j’aime le plus. Et quand il y a cette magie-là, j’ai envie de savoir. La grâce.
C’est ce que tu recherches, la grâce ?
Ben ouais, la grâce. La musique c’est comme les filles, quand il n’y a pas d’orgasme, c’est pas ça, tu vois. Moi, je cours derrière ça. Je fais des nouveaux trucs en ce moment, des trucs electro. Ça me traverse. C’est important pour moi.
On te voit de plus en plus au cinéma, dans des courts ou des moyens métrages. Il y a eu Juke-Box d’Ilan Klipper en 2013, et cette année Le Quepa sur la vilni ! de Yann Le Quellec, avec Bernard Hinault et Bernard Ménez.
Ouais, ça fait beaucoup de Bernard (rires). Jouer devant une caméra, c’est comme le piano, j’ai appris à mon rythme. Avant, je faisais du ciné, mais je jouais toujours mon rôle, c’est pas dur, de jouer son rôle. Puis j’ai accepté l’idée de la fiction, d’être un autre. C’est con d’admettre ça aussi tard, parce qu’en musique j’ai souvent été un autre dans mes chansons. Aussi, j’ai découvert l’idée d’improviser des trucs, de me calquer sur quelque chose qui a été écrit par un autre. C’est pas évident pour moi, j’ai l’habitude de tout diriger, je ne suis pas toujours partageur. Et puis avec le temps on s’ouvre, on devient moins chiant. Enfin moi je deviens moins chiant, je sais que c’est pas le cas pour tout le monde (rires).
Des noms ?
… (il fait signe que non avec le doigt en mordant dans un sandwich).
Tu passes désormais beaucoup de temps au Maroc, à Tanger. Pourquoi ?
Je suis tombé amoureux, c’est tout. C’est un endroit qui m’apaise, je me couche à 1 heure du matin, je me lève à 11 heures. Je suis copain avec des mecs d’un village de pêcheurs. Je leur rends visite, je repars avec du poisson. J’avais besoin d’une échappatoire. Je voulais aller à Tanger depuis longtemps. Quand j’avais 20 ans, je traînais autour du détroit de Gibraltar, et j’osais pas aller à Tanger. C’est comme si j’avais eu besoin de ce manque, que j’ai comblé en décembre. Les manques à combler, c’est ça qui me maintient encore en vie.
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