Tanger rime avec !!!!
Tanger rime avec !!!!
De par la richesse de sa musique, de par sa diversité aussi, le groupTanger a toujours rimé avec quantité e d'autres termes : Il a rimé avec "beauté" bien entendu, avec "poireauter" également puisqu'il se sera écoulé 5 ans depuis "l'amour fol", merci Universal, Tanger rime également avec "longévité" puisque le trio originel a fêté l'an dernièr ses 10 années de carrière, il rime avec beaucoup d'autres choses encore.
Et voilà qu'avec ce nouvel album Tanger se met soudainement à rimer avec AC/DC dites-donc !! Qui l'eut cru ? Le morceau "L'homme statue" c'est en effet une ossature rythmique (riff de guitare+batterie/basse) typiquement ac/dcienne même si quelques notes de saxo eventé se font entendre au fil des couplets. Les paroles elles-mêmes rappellent d'ailleurs même quelques envolées "subtiles" du combo australien à la "Cover you with oil" par exemple. Raisons gardons toutefois, on est davantage, Philippe Pigeard oblige, dans la métaphore enlevée que dans la syntaxe bien grasse (Choisissez votre camp entre "Je n'ai plus de jambes, je prends les tiennes à mon cou" d'un côté et "She like it hard, she don't like it slow All right honey, come on let's go yeah yeah!" de l'autre).
Un album de Tanger cela a toujours été un concept rigoureusement défini puis défriché et illustré morceau après morceau. "Il est 20h dans le monde moderne" ne déroge pas à cette règle et c'est ici l'option papier glacé (le livret, ses couleurs et sa matière) et bottes de cuir qui est choisie. Musicalement on se trouve là en effet avec le disque le plus abrasif de Tanger centré sur la guitare de Christophe Van Huffel et l'alliage synthétiseurs/programmation (la basse de Didier Perrin étant comme toujours fidèle au poste). Un coté synthétique qui est peut-être une conséquence de la participation de plus en plus accrue de Christophe Van Huffel au travail de Christophe même si finalement passer du piano (présent sur tous les disques de Tanger) aux synthés n'est finalement pas surprenant. Un style musical qui peut surprendre de prime abord quand il est associé à l'univers de Tanger mais pas de panique, il s'agit bel et bien là d'un véritable disque de Tanger sans révolution ni virage à 180°, juste une nouvelle couleur à leur arc-en-ciel, le violet.
C'est un puralbum de Tanger également parce qu'il y a bien entendu les mots et la voix de Philippe Pigeard. Un Philippe Pigeard qui se lache pour de bon cette fois et chante véritablement, lui qui avait tendance jusqu'ici à peut-être mettre davantage l'accent sur le sens du texte que sur la pure interprétation, une évolution qui n'étonne guère pourtant si on suit sa manière de chanter album après album (de l'équilibre longues plages instrumentales/chansons des débuts aux belles plages musicales de "L'amour fol") mais qui est ici peut etre encore un peu plus marquée (c'est une chose de chanter "Barfleur" ou "Le détroit", c'en est une autre de chanter "La fée de la foret"). Du coté des textes, toujours primmordiaux chez Tanger, on a là aussi le sentiment d'une évolution dans les thèmes et un accent de plus en plus mis sur le monde du dehors, là où les propos initiaux se voulaient plus introspectifs et/ou narratifs. On n'appelle pas un album "Il est toujours 20h dans le monde moderne" pour rien bien entendu et les textes de "Cyclotron" ("C'est la ronde des nauffrages, chagrin de paille, une étincelle et dégage!") et le superbe rock entrainant "Roulette russe et poing américain" ("Au petit bonheur la chance d'une apocalypse ouvre grand tes oreilles pour entendre l'éclipse")vont dans ce sens.
Notons néanmoins que tout comme la musique, ces thématiques sonnent comme une suite logique et non comme une rupture avec les disques précédents :
- Ainsi les paroles citées en amont ou encore celles de "La banquise" (" J'étais pin parasol sur la riviera, silhouette antique so chic sur la corniche so rich") qui se rapprochent de "Botox planétaire", morceau inaugural de "L'amour fol" ( "Oh putain la cravate du tertiaire").
- Ainsi le collage lexical de "La fée de la foret" qui sonne comme un écho au "Oui peut etre" (sur "Le détroit".).
Nouvelle frontière peut-être pour nos défricheurs mais pas de révolution non plus.
10 morceaux sur cet album, 10 morceaux travaillés sur près de 3 ans au fil des répétitions et des concerts (une première pour le groupe là-aussi) et une fois encore une jolie sélection de moments forts. Il faut écouter "Sur la banquise", merveille de pop-électro moderne et ses échos à la pop synthétique et sucrée des années 80, un morceau qui fait l'objet d'un superbe travail de production par ailleurs (production maison puisque signée conjointement Pigeard et van Huffel). Il faut savourer "La fée de la foret" fait chantonner et taper du pied comme "oui peut-être" en son temps, la même chose avec "Time tunnel" d'ailleurs.
Il faut s'intéresser à "Météorite" où le phrasé singerait presque celui d'un Bashung sur un mix étouffé de synthé/boite à rythmes. Il faut se dodeliner sur "Parti chercher des cigarettes" en duo avec l'amie Nina Morato (membre à part entière de la galaxie Tanger). Il faut apprécier "Il y a un ange" et le morceau final "Le bon usage du vent" comme de jolies plages de récupération (mer d'huile, beau soleil, bruit des vagues, merci pour nous) entre deux bonnes suées.
Connaissant la classe et la force du groupe sur scène on salive d'avance en imaginant les versions live d'une poignée de morceaux de ce disque ("Roulette russe et poing américain" en premier lieu mais pas seulement). On peut féliciter le trio originel de Tanger pour avoir su à chaque disque ou presque (le mini-album étant le marche-pied de "la mémoire insoluble", tout superbe qu'il soit) se réinventer ou presque, les voilà maintenant en rockers futuristes (ou plutot en rockers d'aujourd'hui), mais toujours avec le meme soucis du mot juste et de la musique soignée et riche, une musique qui fasse corps avec celui qui l'écoute et des mots qui fassent sens. Leur savoir-faire et la fertile synthèse de leurs sensibilités sont toujours un gage de qualité, c'est une heureuse confirmation après cette aussi longue parenthèse désenchantée.
Sortie du disque : le 14 avril 2008
Merci à Virginie Pargny (la meilleure attachée de presse aux heures ouvrables et non-ouvrables) et à Benjamin de Dreyfus Music
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