Critique de concert Christophe + Justina
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Critique de concert Christophe + Justina
Critique de concert Christophe + Justina
C'est avec une certaine curiosité et impatience que je me rends au Silo pour assister à ce concert de Christophe en solo. Une première pour le chanteur qui célèbre ses (presque) cinquante ans de carrière avec cet Intime Tour en donnant une dizaine de concerts en solitaire à travers le pays. Christophe...le personnage est souvent victime de malentendus : il serait évidemment dommage de réduire le dandy moustachu aux tubes mille fois entendus que l'on connaît ou de le considérer comme un chanteur de variétés un peu has been. Christophe n'est bien sûr, rien de tout cela : l'homme est un esthète (cinéphile averti, authentique mordu de blues, fan d'Alan Vega et Suicide, collectionneur de Juke-box et de voitures de sport) qui a sorti dans les années 70 des albums marquants, nettement influencés par le rock anglo-saxon, comme Les Paradis Perdus et Le Beau Bizarre. Et durant sa carrière, Le chanteur a toujours été attentif et perméable aux évolutions musicales en cours. Ainsi, depuis deux décennies, il livre des albums rares, précieux et exigeants, comme Bevilacqua ou Comme si la terre penchait, marqués par l'électro, mais qui visent à une certaine intemporalité.
Pour cette série de concerts, le chanteur privilégie avant tout, comme l'indique le nom de la tournée, une ambiance intimiste, et donc une proximité avec le public. Christophe a invité pour l'occasion une jeune pianiste classique, Justina, pour ouvrir la soirée. De sa loge, il annonce l'arrivée de la jeune femme en soulignant malicieusement que la qualité de son jeu, modèle de " perfection classique ", dit-il, sera comme une sorte de contrepoint avec le sien qu'il juge limité et approximatif. Justina joue donc pendant une demie-heure quelques pièces de Chopin et de Litzt. L'interprétation est certes virtuose mais n'en est pas moins inspirée.
Christophe commence son concert avec une version au piano du Beau Bizarre. Il explique ensuite que son intention est de jouer " comme à la maison ", les instruments (piano, synthés et guitare) sont disposés sur différents emplacements de la scène : Christophe ira de l'un à l'autre à sa guise en toute décontraction, comme il le fait chez lui lorsqu'il compose, nous dit-il. Il n'est pas question ici de performance instrumentale, le bonhomme répète sans cesse et sans fausse modestie qu'il n'est pas un grand pianiste ou guitariste, mais son interprétation est toujours sentie et d'une rare élégance. Et surtout, Christophe possède toujours cette voix haut perché, presque androgyne, au timbre voilé et fragile, souvent sur le fil, mais tellement expressive (qui me rappelle un peu celle de Robert Wyatt, un autre grand homme, tiens).
La scénographie est très étudiée, le travail sur les lumières savamment travaillé ; les éclairages bleus, notamment, font inévitablement penser au Blue Velvet de Lynch, reflet des obsessions cinéphiles de Christophe.
Les classiques comme les Paradis Perdus ou Senorita ne sont bien sûr pas oubliés mais la part belle est faite à des titres passés que Christophe déclare avoir joué moins souvent sur scène mais que la majorité public semble connaître (preuve que celui-ci a toujours suivi de près sa carrière).
Il saisit plus rarement une de ses guitares (une Fender Mustang, encore une preuve de bon goût) pour jouer par exemple une très belle version blues de Petite fille du soleil qui prouve que l'homme reste profondément attaché à ce genre. Il se montre davantage dans son élément lors qu'il monte sur une estrade où sont disposés quelques synthés pour balancer quelques titres technoïdes sous fond de lumières stroboscopiques.
Les titres sont souvent ponctuées d'enregistrements d'extraits des films fétiches du chanteur. Il y a parfois pendant les chansons de petites failles techniques mais celles-ci ne sont en rien gênantes et sont totalement assumées : Christophe, plutôt bavard, en profite alors pour siroter à notre santé quelques gorgées de Jack Daniel's, blaguer avec le public sur ses déboires avec le permis à points (sans que cela devienne lourdingue) ou évoquer ses origines italiennes.
Lors du rappel, qu'il présente comme tel puisqu'il ne veut pas sortir de scène pour revenir immédiatement après, il se met au piano et joue les inévitables Aline et les Mots Bleus dans des versions sobres et dépouillées qui font ressortir toute la subtilité mélodique de ces chansons.
L'ensemble de sa discographie avait déjà révélé que Christophe est un artiste singulier, de la trempe d'un Manset ou d'un Bashung. Cette prestation, chaleureuse, atypique et élégante, prouve définitivement que cet artiste se bonifie avec le temps et que son œuvre mérite largement d'être (re)découverte.
Pour cette série de concerts, le chanteur privilégie avant tout, comme l'indique le nom de la tournée, une ambiance intimiste, et donc une proximité avec le public. Christophe a invité pour l'occasion une jeune pianiste classique, Justina, pour ouvrir la soirée. De sa loge, il annonce l'arrivée de la jeune femme en soulignant malicieusement que la qualité de son jeu, modèle de " perfection classique ", dit-il, sera comme une sorte de contrepoint avec le sien qu'il juge limité et approximatif. Justina joue donc pendant une demie-heure quelques pièces de Chopin et de Litzt. L'interprétation est certes virtuose mais n'en est pas moins inspirée.
Christophe commence son concert avec une version au piano du Beau Bizarre. Il explique ensuite que son intention est de jouer " comme à la maison ", les instruments (piano, synthés et guitare) sont disposés sur différents emplacements de la scène : Christophe ira de l'un à l'autre à sa guise en toute décontraction, comme il le fait chez lui lorsqu'il compose, nous dit-il. Il n'est pas question ici de performance instrumentale, le bonhomme répète sans cesse et sans fausse modestie qu'il n'est pas un grand pianiste ou guitariste, mais son interprétation est toujours sentie et d'une rare élégance. Et surtout, Christophe possède toujours cette voix haut perché, presque androgyne, au timbre voilé et fragile, souvent sur le fil, mais tellement expressive (qui me rappelle un peu celle de Robert Wyatt, un autre grand homme, tiens).
La scénographie est très étudiée, le travail sur les lumières savamment travaillé ; les éclairages bleus, notamment, font inévitablement penser au Blue Velvet de Lynch, reflet des obsessions cinéphiles de Christophe.
Les classiques comme les Paradis Perdus ou Senorita ne sont bien sûr pas oubliés mais la part belle est faite à des titres passés que Christophe déclare avoir joué moins souvent sur scène mais que la majorité public semble connaître (preuve que celui-ci a toujours suivi de près sa carrière).
Il saisit plus rarement une de ses guitares (une Fender Mustang, encore une preuve de bon goût) pour jouer par exemple une très belle version blues de Petite fille du soleil qui prouve que l'homme reste profondément attaché à ce genre. Il se montre davantage dans son élément lors qu'il monte sur une estrade où sont disposés quelques synthés pour balancer quelques titres technoïdes sous fond de lumières stroboscopiques.
Les titres sont souvent ponctuées d'enregistrements d'extraits des films fétiches du chanteur. Il y a parfois pendant les chansons de petites failles techniques mais celles-ci ne sont en rien gênantes et sont totalement assumées : Christophe, plutôt bavard, en profite alors pour siroter à notre santé quelques gorgées de Jack Daniel's, blaguer avec le public sur ses déboires avec le permis à points (sans que cela devienne lourdingue) ou évoquer ses origines italiennes.
Lors du rappel, qu'il présente comme tel puisqu'il ne veut pas sortir de scène pour revenir immédiatement après, il se met au piano et joue les inévitables Aline et les Mots Bleus dans des versions sobres et dépouillées qui font ressortir toute la subtilité mélodique de ces chansons.
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