Dans la toile magique de Christophe

[david]

hier soir au casino

Christophe : des mots… et des lumières bleus./Photo DDM, Nicolas Gaillard

Christophe a tissé sa «toile sonore», hier soir, au casino Barrière, à Toulouse, pour le plus grand bonheur de 1 200 fans navigant entre immense respect et intime communion. Pas de nostalgie chez le créateur d’«Elle dit» (chanté pour commencer, aux synthétiseurs), la star d’«Aline» ou des «Mots bleus» (chuchotés en toute délicatesse, juste au piano, vers la fin du concert).
Sur scène, en solitaire, Christophe recrée son répertoire, jouant sur la fragilité - de sa voix de crooner, de ses doigts parfois hésitants sur le clavier - plus que sur le velours des tubes tellement entendus. On connaît toutes les chansons, toutes ces imparables ballades qui trimballent leurs cargaisons de souvenirs langoureux. Il nous les livre à sa manière, élégante mais un peu décalée, tellement étrange.
Christophe est plus que jamais ce «dandy, un peu maudit, un peu vieilli» qu’il raconte dans «Les Paradis perdus». C’est aussi, paradoxalement, un drôle d’animal qui aime faire rire.
Il reprend «J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main», du grand Georges, «parce qu’à Toulouse, (il) fait Brassens». Le tout dit sur un ton définitif qui déclenche l’hilarité (tiens, en voilà un qui ne rend pas hommage à Nougaro). Même ambiance détendue avec «les chauds et froids du TGV» ou le «nouveau proto» de celui qui est privé de permis de conduire depuis 12 ans. L’engin est une chaise à roulettes munie d’un micro que Christophe s’amuse à déplacer à vive allure (enfin, façon de parler). Autant d’interludes joyeux qui ne nuisent en rien à la magie de l’ensemble. En 2014, «La Dolce Vita» ou «Le Dernier des Bevilacqua» continuent d’offrir bien des frissons…
Jean-Marc Le Scouarnec