Christophe le chanteur fait l'acteur dans les Corbières

[david]

L'homme des «Mots bleus» est un fou de cinéma. Il fait l'acteur pour la première fois dans «Le Quepa sur la vilni !», un drôle de film tourné dans les Corbières et présenté au Festival de Cannes.

Yann Le Quellec travaille dans le financement du cinéma au sein d'une sofica. C'est aussi un des réalisateurs français qui montent. Son deuxième film, «Panique sur la ville» (en VF) est un moyen-métrage qui a obtenu le Prix Jean-Vigo 2013 et fait sensation à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes. Christophe y joue le maire d'un petit village audois qui organise la procession d'hommes-sandwich pour l'inauguration du cinéma du coin.

Vous venez de tourner un film dans les Corbières. Etonnante aventure…

Je ne suis pas du tout acteur, je ne voulais pas faire de cinéma. Mais j'ai accepté parce que le gars m'a séduit et après avoir vu son film précédent, «J'ai le beat qui monte en moi». Il avait une maison dans les Corbières et il a décidé de tourner dans un petit village magique (Coustouge, NDLR). A la fin, ils étaient tous mes copains. Et moi qui aime le thym, le romarin et les apiculteurs, j'en ai beaucoup rencontrés.

Vous jouez avec Bernard Menez…

C'est quelqu'un qui m'a beaucoup aidé. Parler, dans la vie, est quelque chose de naturel. Là, c'est beaucoup plus compliqué. Et puis, il faut tenir compte du son, de la lumière. De tout un environnement.

Cela vous a-t-il angoissé ?

Avant oui mais pendant c'était comme des vacances. Je connais toutes mes failles et en musique je peux m'en servir. Au cinéma, il faut avoir beaucoup bossé pour en arriver là. J'avais un problème : j'ai toujours mis une barrière avec les chanteurs au cinéma.

Même quelqu'un comme Yves Montand ?

Montand, c'est pas pareil. Heureusement qu'il faisait du cinéma parce que comme chanteur, il n'était pas bon.

Un tel tournage, est-ce un moyen de vivre vos rêves de cinéma ?

Non, c'est juste une expérience sur ma route. D'ailleurs, je n'ai pas envie de voir le film. Je n'ai pas envie de prendre de mauvais flash.

Vous préparez votre nouveau disque. Quelle en sera l'ambiance ?

Je la vois, je la ressens mais elle est inexplicable. Elle est à l'état de maquette, de gimmicks, ce qui donne la forme à la création de chanson. Les mélodies ont toutes été faites, il faut être plus original que ça. C'est très dur de se surprendre. Le prochain album sera un disque de chansons. Comme des petits films, de 3 minutes, ce qui est très difficile à gérer. Un classique de Ferrat ou de Brassens, c'est juste un chef-d'œuvre.

Recueilli par Jean-Marc Le Scouarnec