Portrait Essentielle : Christophe
Portrait Essentielle : Christophe
Daniel Bevilacqua, dit Christophe, est un chanteur français né en 1945. Fasciné très jeune par l’Amérique, il a les bluesman comme premiers héros. Il rencontre le succès avec “Aline”, en 1965, dont il a écrit les paroles et la musique.

Ses premiers succès en font une figure du yéyé ; il brise cette image dans les années 70 avec un album magnifique, “Les Paradis Perdus” (1973), puis “Les Mots Bleus” (74) et “Petite Fille du Soleil” (76). Sensible aux chemins de traverse, cinéphile et collectionneur, Christophe est un artiste hors pair, inclassable, réapparaissant de temps à autre avec des albums aussi inattendus que brillants. “Le Beau Bizarre” (78) fut sélectionné par Libération parmi les 100 meilleurs albums de l’histoire du rock, puis il y eut ce titre, “Succès Fou”, chanson pour midinettes pour certains, pied de nez magnifique pour d’autres. “Comm’ si la terre Penchait” reste un des plus beaux albums des années 2000, lien entre les premiers pas et les interrogations contemporaines d’une âme à jamais rebelle. Il prépare actuellement son autobiographie, avant de revenir, et toujours surprendre.
Hier soir, j’ai réécouté “Les Paradis perdus”. J’étais seul, la chanson m’a touché et m’a donné l’envie de réécouter d’anciens titres que j’ai trouvé très actuels.
« Merci. C’est sans doute parce que cette chanson ne s’adressait à personne en particulier. Elle est née dans un petit appartement du 16ème où j’habitais à l’époque, près de la porte d’Auteuil. J’avais acheté un synthétiseur. Je bidouillais des sons. La musique précède les mots. Cette chanson représente ma rencontre avec Jarre, avec qui j’ai également fait les “Mots bleus”. Dire : « lui, les paroles, moi, la musique », c’est faux. On a collaboré, partagé des émotions, du sentiment et des idées. Cela dépassait le monde de la chanson. Il y avait aussi l’esthétique, les beaux-arts, la mode, la création au sens large. Il n’y a pas de mensonge, juste deux intelligences qui se rejoignent et donnent. Moi, je suis un passeur. J’ai une idée, je donne. »
Vous avez toujours été fan de blues. Quand on écoute les premiers textes, on sent un lien avec l’univers du blues.
« J’aime cette remarque. Dans le blues, il y a l’enracinement, comme dans ces chansons, mais à leur manière. C’est brut, primitif. La critique ne l’a pas compris. Si vous ne correspondez pas à ce qu’elle attend, elle ne comprend rien et vous enferme dans un genre. Moi, justement, je n’ai jamais voulu appartenir à quelque chose… »
Ce côté rebelle que vous appréciez ?
« Rebelle, je ne sais pas ce que cela veut dire. J’ai toujours été un type un peu anar et décalé. J’aime l’imprévu, l’instant, l’émotion. La vie, sur le fil du rasoir, avec le risque, les blessures. Jamais trahir. Je n’aurais rien pu faire d’autre que cette vie. Je montais dans ma voiture, et je roulais. Amsterdam. Bruxelles. Gand. Barcelone. Peu importe. J’adorais cela, rouler la nuit. Aller ailleurs. Voir et rencontrer. »
On vous dit inclassable. Quand on parle de vous, j’ai remarqué que l’on accole souvent deux mots, comme le dandy-poète ou l’aristo-voyou.
« Oui ! Ce que j’aime, c’est le trait d’union. C’est ce qui a entre, et n’est pas trop clair. Ou les trois petits points. Ils racontent beaucoup les trois petits points. En chanson, ce sont les silences, mais il faut savoir les placer. Parler pour parler…»
Et cette phrase : « Quand dans la vie on est l’acteur de son film, c’est foutu », lâchée sur France Inter, que veut-elle dire ?
« Il ne faut pas trop s’attacher à ce que je dis. Mes mots sont le reflet de l’état d’un moment. La phrase sonne juste bien. »
Quel rapport entretenez-vous à l’écriture ?
« Je n’ai jamais été un écrivain à la Souchon. Je ne cherchais pas la belle phrase. Je cherche l’émotion. Le verbal esthétique. Je propose des choses qui me parlent et résonnent en moi. Peu importe ce que cela veut dire. Je me réveille, je suis un peu dans le coma, je prends un petit-déjeuner avec du miel, du pain, un thé, et les phrases viennent comme les images. Un peu comme chez les surréalistes. »
Ce matin, je lisais celle-ci de Bukowski : « le monde est insupportable, et les gens font comme si de rien n’était. »
« Cela sonne bien aussi. Je l’ai beaucoup lu. Un écrivain entier et réaliste. Vous avez lu Je “T’aime Albert”. Des phrases limpides. L’essentiel. La vie n’est pas tendre, mais moi je suis plutôt optimiste. »
Optimiste ?
« Enfin, non, épicurien. Je profite du moment, je vis. A mon âge, 66 ans, c’est un peu chiant, mais je continue à voir la vie ainsi. Je ne pense pas à la mort, ni à la maladie. Non, vivre, simplement vivre. »
Texte : René Sepoul Photo : Cici Olsson

Ses premiers succès en font une figure du yéyé ; il brise cette image dans les années 70 avec un album magnifique, “Les Paradis Perdus” (1973), puis “Les Mots Bleus” (74) et “Petite Fille du Soleil” (76). Sensible aux chemins de traverse, cinéphile et collectionneur, Christophe est un artiste hors pair, inclassable, réapparaissant de temps à autre avec des albums aussi inattendus que brillants. “Le Beau Bizarre” (78) fut sélectionné par Libération parmi les 100 meilleurs albums de l’histoire du rock, puis il y eut ce titre, “Succès Fou”, chanson pour midinettes pour certains, pied de nez magnifique pour d’autres. “Comm’ si la terre Penchait” reste un des plus beaux albums des années 2000, lien entre les premiers pas et les interrogations contemporaines d’une âme à jamais rebelle. Il prépare actuellement son autobiographie, avant de revenir, et toujours surprendre.
Hier soir, j’ai réécouté “Les Paradis perdus”. J’étais seul, la chanson m’a touché et m’a donné l’envie de réécouter d’anciens titres que j’ai trouvé très actuels.
« Merci. C’est sans doute parce que cette chanson ne s’adressait à personne en particulier. Elle est née dans un petit appartement du 16ème où j’habitais à l’époque, près de la porte d’Auteuil. J’avais acheté un synthétiseur. Je bidouillais des sons. La musique précède les mots. Cette chanson représente ma rencontre avec Jarre, avec qui j’ai également fait les “Mots bleus”. Dire : « lui, les paroles, moi, la musique », c’est faux. On a collaboré, partagé des émotions, du sentiment et des idées. Cela dépassait le monde de la chanson. Il y avait aussi l’esthétique, les beaux-arts, la mode, la création au sens large. Il n’y a pas de mensonge, juste deux intelligences qui se rejoignent et donnent. Moi, je suis un passeur. J’ai une idée, je donne. »
Vous avez toujours été fan de blues. Quand on écoute les premiers textes, on sent un lien avec l’univers du blues.
« J’aime cette remarque. Dans le blues, il y a l’enracinement, comme dans ces chansons, mais à leur manière. C’est brut, primitif. La critique ne l’a pas compris. Si vous ne correspondez pas à ce qu’elle attend, elle ne comprend rien et vous enferme dans un genre. Moi, justement, je n’ai jamais voulu appartenir à quelque chose… »
Ce côté rebelle que vous appréciez ?
« Rebelle, je ne sais pas ce que cela veut dire. J’ai toujours été un type un peu anar et décalé. J’aime l’imprévu, l’instant, l’émotion. La vie, sur le fil du rasoir, avec le risque, les blessures. Jamais trahir. Je n’aurais rien pu faire d’autre que cette vie. Je montais dans ma voiture, et je roulais. Amsterdam. Bruxelles. Gand. Barcelone. Peu importe. J’adorais cela, rouler la nuit. Aller ailleurs. Voir et rencontrer. »
On vous dit inclassable. Quand on parle de vous, j’ai remarqué que l’on accole souvent deux mots, comme le dandy-poète ou l’aristo-voyou.
« Oui ! Ce que j’aime, c’est le trait d’union. C’est ce qui a entre, et n’est pas trop clair. Ou les trois petits points. Ils racontent beaucoup les trois petits points. En chanson, ce sont les silences, mais il faut savoir les placer. Parler pour parler…»
Et cette phrase : « Quand dans la vie on est l’acteur de son film, c’est foutu », lâchée sur France Inter, que veut-elle dire ?
« Il ne faut pas trop s’attacher à ce que je dis. Mes mots sont le reflet de l’état d’un moment. La phrase sonne juste bien. »
Quel rapport entretenez-vous à l’écriture ?
« Je n’ai jamais été un écrivain à la Souchon. Je ne cherchais pas la belle phrase. Je cherche l’émotion. Le verbal esthétique. Je propose des choses qui me parlent et résonnent en moi. Peu importe ce que cela veut dire. Je me réveille, je suis un peu dans le coma, je prends un petit-déjeuner avec du miel, du pain, un thé, et les phrases viennent comme les images. Un peu comme chez les surréalistes. »
Ce matin, je lisais celle-ci de Bukowski : « le monde est insupportable, et les gens font comme si de rien n’était. »
« Cela sonne bien aussi. Je l’ai beaucoup lu. Un écrivain entier et réaliste. Vous avez lu Je “T’aime Albert”. Des phrases limpides. L’essentiel. La vie n’est pas tendre, mais moi je suis plutôt optimiste. »
Optimiste ?
« Enfin, non, épicurien. Je profite du moment, je vis. A mon âge, 66 ans, c’est un peu chiant, mais je continue à voir la vie ainsi. Je ne pense pas à la mort, ni à la maladie. Non, vivre, simplement vivre. »
Texte : René Sepoul Photo : Cici Olsson
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